Domenech sur toutes les lèvres
Une fois n’est pas coutume, Raymond Domenech fait sérieusement de l’ombre à ses joueurs. Sa suspension fait beaucoup parler, mais pas de là à inquiéter les Bleus. Pas plus Clerc que Malouda.
La suspension de Raymond Domenech pour l’Italie. Depuis le début de la semaine, Clairefontaine ne parle que de ça. Alors à chaque fois qu’un joueur passe « à la barre », il y a droit : « comment vivez-vous cette absence ? », « comment allez-vous y parer ? », « êtes-vous inquiet ? »… A chacun son petit interrogatoire. Mais visiblement, si les Bleus ne cherchent pas à éviter le sujet face aux micros des journalistes, cela ne semble pas leur hanter l’esprit en permanence pour autant. « Cuisiné » jeudi en fin de matinée dans le chapiteau de l’INF, François Clerc n’a pas paru beaucoup plus perturbé que ses petits camarades les jours précédents. « C’est vrai que ça déconcentre un peu. Mais je n’ai pas senti d’inquiétude. Nous n’en avons pas parlé entre nous, ça ne nous dérange pas tant que ça. » A entendre le jeune latéral droit lyonnais, les nouvelles pérégrinations du « coach » feraient même beaucoup plus parler à Lyon (« mais on commence à en avoir l’habitude ») que dans les Yvelines.
Si Clerc, qui reconnaît tout de même que « ça serait mieux s’il était sur le banc », ne fait pas une montagne de l’absence sur le banc de son sélectionneur, samedi soir à Milan, il est en revanche curieux de connaître la sensation. Car ce sera une première pour l’ancien Toulousain. « Ça ne m’est jamais arrivé que l’entraîneur soit dans les tribunes. Ce sera la surprise » piétine Clerc, qui se fait néanmoins une petite idée sur la question de par sa (déjà) sérieuse expérience. « Je ne pense pas que ça change beaucoup de choses. Une fois que le match est commencé, on ne se pose plus trop de questions par rapport au coach et à ce qu’il pense ou pas. On est à cent pour cent dedans. De toute façon, pendant un match, c’est toujours difficile de donner des consignes et de faire passer des choses. Quand il y a une grosse ambiance, on ne s’entend même pas entre joueurs parfois » explique Clerc qui rappelle pour ceux qui ne le sauraient pas ou l’auraient oublié comment se déroulent les dernières heures qui précèdent une rencontre.
« Avant le match, nous faisons une causerie à l’hôtel ou même, parfois, la veille à l’entraînement. Après, une fois que nous arrivons au stade, logiquement tout le monde sait ce qu’il a à faire et ce qu’il faut faire pour faire un bon match et le gagner. Il y a parfois juste à recadrer des choses à la mi-temps ou lors d’un arrêt de jeu, mais c’est rare. Une fois que nous sommes au stade, le sélectionneur a moins de travail. » La seule vraie mission de Raymond Domenech dans les tribunes de San Siro sera donc de parvenir à communiquer avec son adjoint, Pierre Mankoswki. Tout cela dans la légalité. Là aussi, François Clerc a déjà réfléchi à la situation. « Des techniques modernes doivent bien aider pour faire passer les informations d’une tribune à un banc de touche. » Moins certain de la possibilité pour son entraîneur de « faire passer ses informations », Florent Malouda continuera lui de s’interroger jusqu’au coup d’envoi. Principal souci du joueur de Chelsea : comment les Bleus vont-ils faire pour se sentir moins seuls ? « Nous nous sentons un peu isolés mais il va bien falloir trouver un moyen pour qu’il joue son rôle malgré tout. » Réponse samedi.