A l'occasion de son retour au Vélodrome dimanche lors d'OM-Lens, voici l'interview de Jean-Pierre Papin réalisée par Le Phocéen pour la rubrique "Une figure en lumière". JPP y évoque ses souvenirs marseillais...
Jean-Pierre, auriez-vous une petite anecdote à nous raconter, lors de votre passage à l'OM ?
Jean-Pierre Papin : "Les anecdotes, c'est entre les copains ! De mon passage à l'OM, je retiens en fait l'aventure de 6 ans. Il n'y a pas une saison plus qu'une autre. Je retiens que pendant 6 ans, j'ai pris un plaisir que vous ne pensez même pas imaginez !"
A l'inverse, il y aurait-il une histoire que vous aimeriez oublier ?
JPP : "Aucune !"
Pas même la finale de 1991 perdue contre l'Etoile Rouge de Belgrade ?
JPP : "Oui, cela reste en travers de la gorge, mais cela fait partie du jeu. On peut malheureusement pas tout gagner. On n'a pas gagné cette coupe d'Europe alors qu'elle nous tendait les bras. Bien sûr que je le regrette mais cela fait partie des mauvais moments d'une carrière."
Surtout que vous avez joué une nouvelle finale deux ans après, mais avec le Milan AC et face à l'OM... Vous auriez pu enrichir votre palmarès mais heureusement pour l'OM vous l'avez encore perdue !
JPP : "Ce n'est pas grave, vous savez le palmarès... Je l'ai gagnée sans la jouer l'année d'après, donc sur le palmarès elle y est quand même. S'il y en a une que je dois regretter, c'est celle pas gagnée avec l'OM, et non pas celle contre l'OM."
Qu'avez-vous ressenti lors de votre départ de l'OM, après le match OM-Cannes, lors de vos adieux aux supporters ?
JPP : "Beaucoup de tristesse car c'était une aventure qui s'arrêtait, une page qui se tournait et ce n'est jamais bien de tourner les pages..."
Que représentent pour vous les supporters phocéens ?
JPP : "Ce sont eux qui m'ont certainement permis de prendre conscience de ce que j'étais vraiment. J'ai appris à connaître les supporters marseillais quand je loupais les buts et qu'ils m'applaudissaient quand même s'ils étaient déçus car en fait, ce que les Marseillais aiment, c'est quand on mouille son maillot. Et quand on mouille son maillot, on ne vous reproche jamais rien."
Justement, à vos débuts à l'OM les gens se moquaient de votre maladresse devant les buts. Cela vous a renforcé mentalement ?
JPP : "En fait, c'est venu de là, tout simplement. Quand j'ai vu que je mettais souvent à côté ou je ratais vraiment la mire, un jour, j'ai décidé de travailler. Je l'ai fait régulièrement, tous les jours, et c'est comme ça que j'ai commencé à devenir ce que je suis devenu après."
A votre époque, qui était le plus chambreur à l'OM ?
JPP : "Je pense que je devais faire partie de ceux-là. Chez les vrais gros chambreurs, il y avait Caso (Bernard Casoni). On l'était tous un peu mais je l'étais un peu plus !"
D'où venait votre complicité avec Chris Waddle ?
JPP : "C'est venu du fait qu'on habitait au même endroit tous les deux, à Aix. On faisait la route souvent tous les deux, pratiquement tous les jours. La complicité est venu de là. Elle est née quand je suis venu vers lui car j'étais un des seul à parler anglais. C'est comme ça que l'on a créé des liens."
Quel est votre plus beau but sous les couleurs marseillaises ?
JPP : "Celui à Luxembourg ! (Ndlr : Le 18 septembre 1991, en 16e de finale de la Champion's League, l'OM était allé gagné à Luxembourg 5-0 avant de réussir le même score au match retour au Vélodrome. Papin avait marqué un triplé ce soir-là. Malheureusement les Marseillais s'étaient fait sortir de la compétition au tour suivant face au Sparta de Prague.)
Et le but le plus important ?
JPP : "Pour moi, c'est le but contre Auxerre, quand on est champion de France pour la première fois (Ndlr : le 20 mai 1989, l'OM est champion en battant Auxerre 2 buts à 1)
Vous aimeriez un jour entraîner l'OM ?
JPP : "Je pense que cela doit être une belle aventure à vivre. Je l'ai vécu en temps que joueur et je me suis éclaté. Entraîneur, cela serait peut-être plus compliqué, mais ce serait une belle aventure !"
Pouvez-vous nous parler de votre association Neuf de Coeur ?
JPP : "C'est un combat qui est bien plus important que tout ce dont on vient de parler. Je crois que dans la vie, la santé c'est ce qui doit primer. Le football, c'est que du bonheur par rapport à tout ça. Je continue le combat commencé il y a désormais plus de 10 ans. En 10 années, on a pu aider entre 200 et 300 familles à essayer de soigner leurs enfants par le biais d'unités médicales étrangères. On est là pour l'information, pour aider les gens, pour essayer d'améliorer leur quotidien et je pense que depuis 10 ans, on fait ce qu'il faut et on espère que dans les 10 prochaines années, on fera encore mieux." (pour plus d'informations, consultez le site internet de l'association Neuf de Coeur à l'adresse :
http://www.9decoeur.org/)Vous avez un message à passer aux visiteurs du Phocéen ?
JPP : "Que dire de plus que allez l'OM ?! Allez l'OM toujours ! Que tous ces gens qui écoutent et qui lisent, prient pour que le règne lyonnais s'arrête rapidement !"