Taiwo : "J'ai retrouvé la joie"
Le Nigérian a marqué son retour par deux buts de la tête
Taiwo, ici aux côtés de M'Bami, Ayew et Cissé est heureux. Avec quatre buts en coupe d'Europe, il est devenu le meilleur buteur défenseur de l'histoire olympienne avec Basile Boli !
Taiwo, ici aux côtés de M'Bami, Ayew et Cissé est heureux. Avec quatre buts en coupe d'Europe, il est devenu le meilleur buteur défenseur de l'histoire olympienne avec Basile Boli !
Bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles, gants, Taye Taiwo, traverse la Place Rouge d'un bon pas, pour ne pas trop s'y attarder ; même s'il s'arrête trois fois pour prendre la pose avec des chasseurs d'autographes russes. Il garde le sourire, mais s'engouffre volontiers dans une galerie marchande pour se réchauffer. "Il faisait quand même meilleur au Ghana, tu sais..."
Il a retrouvé sa joie de vivre après un automne maussade. Dès son retour de la CAN, un centre décisif à Nice et surtout deux buts de la tête contre le Spartak et le PSG lui ont rendu un statut de titulaire. "Je l'ai félicité, raconte Eric Gerets ; mais je lui ai dit qu'il aurait déjà dû montrer combien il était un bon joueur il y a quatre mois, parce qu'il n'a pas changé depuis. Vous savez, Taye, physiquement, c'est un monstre !"
Le Nigérian le reconnaît avec plaisir : il doit beaucoup à son entraîneur dans cette affaire. Il l'a forcé à repousser ses limites, lui qui, lors de son premier match de L1, en 2005 à Auxerre, avait justement montré qu'il avait de gros problèmes de timing lorsqu'il sautait. "Le coach me dit toujours Taiwo, tu dois être fort de la tête ; à chaque entraînement, il me stimule, il me pousse à me montrer. "Taiwo vas-y, mets la tête, tu dois y arriver !" Il m'a donné la confiance, la force et ça me rend heureux."
Déjà, depuis plus d'un an, Taiwo était devenu le roi du premier poteau. Défensivement, il coupait toutes les trajectoires sur les coups de pied arrêtés, d'un côté comme de l'autre. Mais jamais on ne l'avait vu s'aventurer aux avant-postes ; il laissait ça à Rodriguez, Zubar ou Cana. Jusqu'à mercredi dernier... "Contre Moscou, il fallait changer par rapport à la première mi-temps, tenter quelque chose de différent ; alors j'y suis allé. Contre Paris, nous savions qu'il y avait un coup à faire en dépassant le gardien et en visant le deuxième poteau."
Voilà comment, par deux fois en quelques jours, Taye s'est précipité vers le banc de touche en tapotant son crâne, ébahi d'avoir marqué de la tête. Avec quatre buts en coupe d'Europe, il est même devenu le meilleur buteur défenseur de l'histoire olympienne avec Basile Boli, ce qui lui cause un spectaculaire haussement de sourcils. "Waou ! Je suis fier de ça ! Mais bon, je suis arrière gauche, d'abord, je dois défendre, continuer à m'améliorer dans les couvertures."
Taiwo transformé après la CAN, ce n'est qu'une demi-surprise. En retrouvant son pays, il a retrouvé un certain statut et la confiance qui va avec. "Parfois, ça fait du bien de changer de décor, de quitter ton club pour la sélection. Là-bas, j'ai retrouvé la joie, la confiance perdue ici. C'est dur de ne plus croire en soi ; ici, c'était toujours de la faute de Taiwo, ça me rendait malade. Je suis content de faire changer les gens d'avis."
De fait, Taye regarde l'avenir d'un oeil neuf. "A Moscou, il faut être vigilant et passer ce tour, nous pouvons aller loin en UEFA. Et puis en championnat, on peut grimper encore plus haut. Moi, c'est simple, la saison prochaine je veux rester à Marseille, j'ai envie de rejouer la Ligue des champions avec l'OM."